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Le déroulé d'une séance

La consultation en Médecine Traditionnelle Chinoise

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La rencontre et l’entretien

L’examen

La rencontre et l’entretien

Si une personne se présente sans avoir auparavant consulté d’autres médecins, le praticien de shiatsu établira d’abord un diagnostic occidental, en s’aidant des examens paracliniques et des consultations de spécialistes nécessaires. Le shiatsuki reçoit le plus souvent des patients qui souffrent depuis des années ; ils ont fait tous les bilans et arrivent avec ou sans diagnostic.
 

La consultation en MTC (Médecine Traditionnelle Chinoise) commence au moment où le shiatsuki va chercher le patient dans la salle d’attente. Il observe sa posture, sa marche, sa voix sa présentation. Il lui laisse le temps de s’installer, de se familiariser avec ces lieux. 

 

Puis il l’interroge, lui demande de décrire ses symptômes en détail, car un diagnostic (gastrique, par exemple) ne permet pas de comprendre instantanément les points du méridien à presser. En revanche, des « brûlures d’estomac avec lenteurs digestives, nausées, intolérance au café et au chocolat » sont des indications plus utiles.

L’examen

Le thérapeute interroge le corps entier, gardant pour la fin les signes psychiques, comportementaux qu’il saura mieux intégrer après avoir entendu le langage du corps. Il cherche à relier les symptômes d’écrits à des mécanismes de la M.T.C., Viscères, Réchauffeur, Entraille curieuse, Méridiens, mouvements du Qi : cela oriente ses questions et sa collecte. Il peut par exemple, demander à son patient s’il rêve souvent qu’il s’envole ; dans l’affirmative, il en déduira qu’un souffle ne descend pas du Ciel vers la Terre, Qi du Poumon, du Cœur, de l’un des trois Yang…

Lorsque le patient est déshabillé, le shiatsuki regarde sa morphologie, le teint de son visage, sa langue, son éventuel enduit de la peau. Il palpe son corps, appréciant au passage la température de différentes zones : une zone froide fait préjuger d’un vide de Qi à ce niveau. 

Ensuite, il procède à l’examen des Pouls des artères carotides, tibiales, pédieuses, et radiales au poignet. Cet examen renseigne déjà sur son énergie vitale, sur sa circulation en superficie et profondeur, en haut et en bas, sur ses réserves, intactes ou non… 

Au niveau radial, au poignet, on apprécie la vitesse et le rythme, le caractère superficiel ou profond, la force (excessive, insuffisante ou normale compte tenu du sexe, de l’âge, du contexte). Le praticien doit également regarder si le Pouls est conforme à la saison, tendu au printemps, enfoui en hiver : une anomalie indique un dysfonctionnement du mouvement correspondant. Il évalue ainsi globalement le Qi de son malade : fort ou faible, superficiel ou profond, tendu ou aisé, chaud ou froid… 

Il compare ensuite la droite et la gauche pour comparer les Qi Yin et Yang du corps dont l’origine est aux reins, « racines de production des cinq organes ». Il poursuit par l’étude bilatérale des secteurs supérieurs, médians et inférieurs, ce qui permet d’investiguer les trois Réchauffeurs. Chacun des trois secteurs est ensuite interrogé isolément, en superficie et en profondeur, à droite et à gauche, ce qui correspond à douze emplacements. Pour chacun, le shiatsuki note si le Pouls est superficiel ou profond, plein ou vide, ainsi que certains caractères particuliers. 

Le Pouls peut, par exemple, être « tendu en peau de tambour » au milieu ; ou être comme « un collier de perles qui glisse sous les doigts » en haut et à droite : bronchite ou grossesse, le diagnostic différentiel est facile…

Reste à faire la synthèse de toutes ces données et à comprendre le ou les deux ou trois points sur lesquels on pratiquera des pressions chez le patient, à ce moment précis.

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L’acte thérapeutique

Comment agir sur ce ou ces points ? Par acupressure (avec les pouces), ou par moxibustion   (avec un cigare ou des cônes d’armoise) ou massage (en particulier chez les petits enfants). Avant d’exercer des pressions sur le point, le thérapeute le masse pour se familiariser avec lui, pour percevoir son ouverture en surface, sa direction en profondeur, pour qu’il s’ouvre, pour qu’il lui donne, en quelque sorte, l’autorisation de le presser. 

Avertissement

Dans les quarante-huit heures qui suivent la consultation, Le patient peut ressentir une aggravation de l’un ou plusieurs des symptômes. Dans la mesure où cette réaction de séance ne dépasse pas deux ou trois jours, elle indique que ces points ont été un choix probablement très judicieux du shiatsuki. 

Cette réaction ponctuelle est à distinguer d’une aggravation globale de huit à quinze jours, qui indique le plus souvent que les points choisis ne sont pas adéquats. Ce mauvais choix est néanmoins positif, car il permet un diagnostic différentiel et guide le praticien vers un traitement juste. Cela dit, cette règle d’ordre générale est à pondérer : chaque malade, unique, réagit à sa manière ; tout peut se voir ; les réactions corporelles sont imprévisibles.

Soulignons surtout l’importance du travail d’équipe entre le thérapeute le patient. Il est impératif que le patient soit dans un lâcher prise total, pour recevoir un bon shiatsu.  Un patient qui restera dans le contrôle recevra un shiatsu qui n’apportera aucun bienfait. Le patient observe ce que le corps dit et rend compte avec précision ; le praticien interprète et traduit en point. Seule la justesse de cette relation permet d’accéder au point efficace.

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